Les idées reçues sur l’infonuagique ne manquent pas. Voici les plus répandues.
C’est nouveau
Même si plusieurs qualifient de « changement de paradigme » son expansion récente, l’infonuagique n’est pas née de la dernière pluie. Dès les années 1950, les pionniers de l’informatique employaient des infrastructures constituées de terminaux à partir desquels ils accédaient à des données hébergées sur des systèmes centraux. Il faut dire que les ordinateurs de l’époque étaient des mastodontes. L’arrivée des ordinateurs personnels, dans les années 1980, a mis en veilleuse cette approche qui fait un retour en force depuis 2010, avec des performances sans commune mesure avec celles de l’ère de la guerre froide.
Ce n’est qu’une mode
Bien plus qu’une passade, l’engouement pour l’infonuagique s’inscrit dans une tendance lourde, soit la transformation numérique des entreprises. Le terme exprime le fait d’utiliser les technologies en ligne comme levier pour changer des façons de faire, des processus organisationnels à la gestion du service à la clientèle. Ainsi, au cours de la seule année 2016, la firme de conseil et de recherche en nouvelles technologies Gartner anticipe une croissance de 16,5 % du marché mondial de l’infonuagique, pour une valeur totale de 203,9 milliards de dollars américains.Et ces nuages semblent bel et bien là pour rester. Selon IDC Canada, rares sont les entreprises canadiennes que l’infonuagique laisse froides : seuls 10 % à 16 % des gestionnaires sondés en 2015 ne manifestaient d’intérêt pour aucun des différents services (SaaS, PaaS et IaaS, nuage privé ou public). Les autres avaient déjà adopté les services infonuagiques ou s’apprêtaient à le faire. Devant ces résultats, IDC concluait que « les entreprises canadiennes ont la ferme intention d’adopter l’infonuagique ».
Nous n’y connaissons rien
Votre équipe utilise la messagerie Outlook, échange des fichiers à l’aide de Dropbox, rédige des rapports sur Google Docs ou anime les comptes de l’entreprise sur les médias sociaux ? Alors elle a déjà un pied dans l’infonuagique. Si cela vous surprend, dites-vous que votre cas n’est pas isolé. Dans le cadre d’un sondage mené en 2012, le fabricant de logiciels de sécurité Trend Micro a présenté à 1 400 décisionnaires d’entreprises une liste de services d’infonuagique. Ce sont 94 % des répondants qui ont indiqué que leur organisation recourait à un ou plusieurs de ces services, ce qui n’a pas empêché 9 % de ces gestionnaires de nier que leur entreprise faisait appel à l’infonuagique…
Le nuage est indispensable
En dépit de la diversité et de la souplesse des solutions infonuagiques, ces services ne conviennent pas à toutes les organisations. Si la rapidité de réaction est cruciale pour votre entreprise (dans le domaine financier, par exemple), le nuage n’est peut-être pas la meilleure option. Du moins, pas pour vos opérations où une fraction de seconde fait toute la différence.
Dans les nuages, nos données sont vulnérables
Le manque de sécurité est sans contredit le mythe le plus tenace concernant l’infonuagique. Or, vos données sont probablement plus en sécurité dans le nuage que stockées sur les lieux de l’entreprise. Les grands fournisseurs effectuent en effet des mises à jour de sécurité plus rapidement et plus régulièrement que la plupart des entreprises utilisatrices d’antivirus et de parefeu dont elles ont acheté les licences. Le nuage joue par ailleurs un rôle de copie de sauvegarde. En cas de sinistre dans les locaux de l’entreprise, les données confiées au nuage sont aisément récupérables. Même la très secrète et suspicieuse CIA a fait en 2015 le saut dans l’infonuagique avec la mise en place d’un nuage privé. Voilà qui en dit long sur le potentiel de sécurité de ce type de services.
La sécurité de l’infonuagique est entre les seules mains du fournisseur de services
L’usage sécuritaire des services d’infonuagique est une responsabilité partagée entre le fournisseur et les utilisateurs. Le prestataire de services aura beau appliquer les meilleures pratiques de protection des données, les informations confidentielles de votre entreprise demeureront vulnérables si vos employés ont des comportements à risque. D’où l’importance d’offrir à votre équipe une solide formation en la matière. À inscrire à l’ordre du jour : la gestion des mots de passe, la prudence à l’égard des courriels douteux et des fichiers joints, les risques que comportent les
connexions non sécurisées et la sécurité des échanges en mode PAP (« prenez vos appareils personnels »).
L’infonuagique coûte cher
Cher, le nuage ? Pas nécessairement. Confier à un fournisseur de services infonuagiques ses données et ses opérations informatiques réduit les coûts d’achat de matériel et de logiciels de même que les frais en main-d’œuvre affectée à l’entretien et à la mise à jour de ces équipements. L’infonuagique a aussi l’avantage de pouvoir s’ajuster facilement à la croissance de l’entreprise. En cas de hausse soudaine des ventes sur votre site transactionnel, par exemple. D’ailleurs, 63 % des gestionnaires de TI interrogés par Tata Communications dans le cadre d’une étude publiée en février 2015 ont indiqué que l’infonuagique a permis à leur organisation d’économiser.
Nuage = économies
Sous un autre angle, si près des deux tiers des décisionnaires interrogés par Tata Communications ont associé infonuagique et réduction des coûts, c’est dire que pour le tiers restant, les nuages n’ont pas eu d’effet significatif sur les dépenses ou qu’ils les ont accrues. Ainsi, même si les adeptes de l’infonuagique mettent volontiers l’accent sur son côté économique, il arrive que les résultats à cet égard ne soient pas à la hauteur des attentes.
Comment savoir dans quel camp se situerait votre entreprise ? D’abord, en comparant rigoureusement les coûts du passage à l’infonuagique à ceux de l’ensemble des dépenses de votre entreprise en lien avec le maintien des services informatiques sur place. Ensuite, en incluant dans l’équation les autres avantages et désavantages de l’infonuagique selon leur importance pour votre
organisation. L’accès aux données à toute heure, depuis n’importe où, est une priorité ? Dans ce cas, opter pour le nuage en vaudrait la peine, même si cela devait coûter un peu plus cher.
L’infonuagique, c’est surtout pour les grandes entreprises
L’erreur, ici, consiste plus généralement à croire que l’infonuagique convient à un seul type d’organisation. Alors que l’un des principaux avantages des nuages est au contraire leur immense adaptabilité. Que de grandes entreprises y aient recours n’empêche pas les PME d’y trouver aussi leur compte. Le partage simplifié des fichiers, l’accès à des équipements de pointe et à des spécialistes des TI disponibles en tout temps, la possibilité d’ajuster facilement la taille du parc informatique virtuel et de l’espace de stockage, l’automatisation des opérations ainsi que la sauvegarde des données sont parmi ces avantages.
On plonge ou on ne plonge pas
Non, une entreprise qui se lance dans l’infonuagique n’a pas à effectuer un virage à 180 degrés. Une bonne approche consiste souvent à opérer la transition de façon graduelle. Le stockage de données en nuage et l’implantation de logiciels offerts en location sont pour plusieurs les premières étapes du processus. Vous tirez de cette manière le meilleur profit des équipements que l’entreprise possède déjà. On peut d’ailleurs opter pour une solution hybride, qui combine l’utilisation de matériel informatique de l’entreprise à celles des services infonuagiques. C’est une avenue intéressante – et rassurante – pour plusieurs organisations. Comme toute décision d’affaires, le passage à l’infonuagique nécessite une évaluation consciencieuse des besoins de votre entreprise et des possibilités qui s’offrent à elle. À chaque organisation de déterminer la forme de nuage qui lui convient.