Créer ou acheter une entreprise? Entre les deux votre cœur balance? Voici 4 questions simples pour trancher.
Avez-vous une idée d’entreprise précise?
Si vous avez une idée d’entreprise très précise et que cette idée, cette innovation, ce produit ou service, est la raison première qui vous motive à vous lancer en affaires, le repreneuriat n’est peut-être pas pour vous. Cependant, si vous vous intéressez plutôt à un domaine d’activités plus large et que vos motivations pour l’entrepreneuriat tournent plutôt autour du fait de devenir votre propre patron, de pouvoir prendre vos décisions de gestion et de faire des profits, vous pouvez sans doute considérer les avantages d’une reprise d’entreprise.
Mais attention, rien n’est tout noir tout blanc. Continuez la lecture…
Comment gérez-vous la part de risque?
Êtes-vous paniqué à l’idée de devoir partir de zéro? Démarrez à neuf exige beaucoup d’efforts.
« Les entrepreneurs en démarrage que nous accompagnons, nous le disent. La première année, voire même les 2 premières années, sont un véritable marathon. Vous devez être prêt à vous consacrer corps et âme à votre projet. » de dire Hugo Francoeur, formateur en acquisition d’entreprise et Directeur d’équipe à l’École des entrepreneurs du Québec.
N’oubliez-pas que, comme votre réputation, votre base de clients est inexistante ; il peut donc s’écouler beaucoup de temps avant d’atteindre le seuil de rentabilité.
Dans le cas où vous reprenez une entreprise, vous profitez de toutes ces années de travail accompli pour une marque, une réputation établie et des clients déjà conquis. Les processus d’opérations de l’entreprise ont également pu être testés et améliorés avec le temps sans compter que les employés en place ont aussi les compétences et le savoir-faire adaptés aux besoins de l’entreprise.
Pas mal non? Mais attention, tout n’est pas rose…
Toute une aventure qui commence!
Hugo Francoeur – Entrepreneur en série et directeur d’équipe à l’École des entrepreneurs du Québec
Conférence sur l’acquisition et la gestion d’entreprise – École des entrepreneurs du Québec
Êtes-vous flexible?
L’entreprise que vous achèterez aura un historique, des règles établis, peut-être des actifs de tiers, des employés en place, une culture d’entreprise que vous n’aurez pas choisis.
Pas de panique! Ce sera vous le patron, bien entendu.
« Le transfert est un réel processus qui demande du temps et de la bonne volonté des parties prenantes, tant le cédant que le repreneur. Celui-ci doit savoir faire preuve de flexibilité, de patience et de diplomatie pour assurer une transition harmonieuse. Il doit parfois faire face à la résistance aux changements de la part d’employés ou de clients. Malgré des années d’expérience comme gestionnaires, beaucoup de repreneurs se font accompagnés ou décident de se former avant de se lancer dans l’aventure de la reprise d’entreprise. Car il faut composer avec beaucoup d’éléments en place souvent sous-estimés à priori. », raconte Hugo Francoeur
Vous êtes du genre « My way or no way » ? Vous serez peut-être plus heureux en lançant votre entreprise, ainsi libre de définir votre vision avec une page toute blanche pour y mettre vos couleurs.
Quel est le capital dont vous disposez?
Il ne faut pas se le cacher, le repreneuriat comporte son lot d’avantages, qui n’incluent pas nécessairement l’avantage financier. L’investissement initial est généralement plus élevé que si vous lanciez votre propre entreprise. Cela est particulièrement vrai lorsque vous visez reprendre une entreprise très rentable.
Par contre, il est cependant plus facile d’obtenir du financement auprès des prêteurs et investisseurs parce que vous pouvez montrer, chiffres à l’appui, que le modèle d’affaires l’entreprise a trouvé place dans le marché.
On entend parfois que le taux d’échec est plus élevé pour les entrepreneurs en démarrage que les repreneurs.
« C’est en fait plus nuancé, de raconter M. Francoeur. Il y a des risques d’échec dans les deux cas. Une entreprise existante avec plusieurs années d’activités laisse entendre un plus faible taux d’échec. Par contre, si la transition de reprise ne se fait pas de façon harmonieuse ou encore, si l’entrepreneur, ne prend pas de bonnes décisions de gestion, il risque aussi la faillite à moyen-terme. Et dans ce cas, les sommes investies sont souvent plus considérables que pour un démarrage. Entrepreneur ou repreneur, les statistiques québécoises montrent que la formation augmente grandement les chances de réussite.», d’ajouter Hugo Francoeur.
Conférence sur l’acquisition et la gestion d’entreprise – École des entrepreneurs du Québec
Au final, il n’y a pas de profil ou de personnalités typiques ni proscrites pour devenir un bon repreneur. Il y a des individus pour qui être derrière une entreprise reste un acte complètement personnel ; leurs services ou leurs produits sont complètement définis par leurs goûts, leurs valeurs, leur personnalité. Ils trouvent inconcevable de ne pas pouvoir tout créer eux-mêmes.
Pour d’autres, c’est plutôt une envie de relever des défis de gestion dans un domaine d’intérêt ou de compétences.
Mais une fois aux commandes, pour les deux, je vous l’assure, c’est toute une aventure qui commence!