René de Montigny
Directeur général de Kokoala inc.

Parfois, une expérience personnelle difficile peut se transformer en une aventure entrepreneuriale couronnée de succès. C’est l’histoire de Jocelyne Bastien, fondatrice de Kokoala.

Jocelyne se retrouve seule alors qu’elle vient de donner naissance. Rapidement, elle est confrontée aux difficultés de la maternité durant l’hiver québécois. Les sorties à l’extérieur se transforment en épreuves quotidiennes. Pleine de ressource, et plutôt que de se laisser abattre, elle se crée alors ce qui deviendra le produit phare de son entreprise : une extension adaptée à son manteau pour porter son enfant et profiter de l’hiver. Son invention soulève l’intérêt de son entourage, qui l’incite à la partager. Portée par ces encouragements et rêvant déjà depuis longtemps d’avoir un jour son entreprise, elle fonde Kokoala en 2011.

En un éclair, son produit profite d’une popularité exceptionnelle et Kokoala doit gérer une croissance exponentielle.

 

« Jocelyne n’avait même pas besoin de vendre le produit quand elle allait démarcher avec son bébé dans des boutiques de maternité avec Kokoala. Tout le monde le voulait ! »

 

S’il se félicite de la réussite de l’entreprise, le nouveau directeur général croit avant tout que ces extensions de manteaux et accessoires de maternité représentent une réponse à un problème de taille, partagé par un grand nombre de femmes enceintes et de nouveaux parents. Il s’étonne d’ailleurs que le produit n’ait pas été inventé plus tôt!

Kokoala garde dans son ADN une mission sociale forte. Pour la concrétiser, René met un point d’honneur à choisir des partenariats qui correspondent aux valeurs de l’entreprise et à s’entourer d’une équipe dynamique qui partage ses mêmes valeurs et son éthique de travail.

 

« On ne veut pas nécessairement vendre plus, on souhaite surtout donner du sens à notre travail. On a réfléchi et on s’est dit que Kokoala était né d’une situation difficile pour une maman. Peut-être que le sens de notre travail, c’est de venir en aide à des mamans et des papas monoparentaux. »

 

Un savoir-faire naturel indirectement transmis dans sa jeunesse par sa mère, qu’il entendait depuis sa chambre démarcher et servir des clients. Il en retiendra l’amour du métier, l’importance de croire en l’utilité de son produit et la valeur de la satisfaction d’un client qui a reçu un bon service. Pour René, l’expérience de Toronto est un déclic. Rapidement, il se hissera au poste de directeur général. Une position dans laquelle il se plaît, et pour laquelle il obtient de bon résultats, notamment en faisant confiance à ses intuitions et à son équipe.

 

« Être entrepreneur créatif, pour moi, c’est me laisser guider par mon instinct (…). Je pense que c’est important de se laisser aller, laisser aller la folie! » 

 

Aussi musicien professionnel, il garde en tête les exemples positifs comme négatifs de ses expériences pour devenir un bon gestionnaire. La comparaison entre un groupe de musique et une PME lui vient naturellement : on y retrouve un leader, des vendeurs qui trouvent des salles de concerts, et une branche marketing pour faire connaître le groupe. Un gestionnaire selon lui, c’est un peu comme un chef d’orchestre qui s’assure que tout le monde travaille en harmonie.

En plus de cela, le Parcours C3, auquel il participe presque en même temps qu’il prend sa nouvelle position, lui permet d’assimiler de nouvelles compétences et des notions de marketing pour devenir un meilleur gestionnaire. Ce nouveau poste regorge d’occasions de tirer de nouveaux enseignements. Parmi eux : réussir à gérer son surinvestissement au travail, et également celui de son équipe.

 

« J’étais très excité par ce nouveau poste. Je me suis rendu compte que manger et faire des pauses… c’était devenu très secondaire. Maintenant tout le monde est en pause en même temps, on fait des marches dans le parc, on discute. Les décisions se prennent plus facilement. Parfois la solution pour répondre à une problématique, c’est d’arrêter d’y penser. »

 

Vaincre sa surmotivation l’amènera également à apprendre à concilier vie professionnelle et vie privée, un enjeu souvent rencontré par les entrepreneurs. Il parvient à trouver une solution en suivant notamment le précieux conseil d’une ostéopathe :

 

« Si une paire de chaussures ne te fais pas, tu peux toujours en choisir une autre ».

 

Maintenant qu’il a trouvé chaussure à son pied, René avance d’un pas serein vers l’avenir. Toujours guidé par son instinct et plus motivé que jamais par l’envie de soutenir les familles monoparentales, il est confiant pour le futur de Kokoala