Entrepreneurs : Let’s talk about sex!

Kanica avec cadre

Kanica Saphan, fondatrice du Sofa sexologique et fière entrepreneure formée à l’ÉEQ

Kanica Saphan est sexologue et entrepreneure formée à l’ÉEQ*. Elle a fondé le Sofa sexologique, une clinique qui occupe quatre sexologues et offre de la thérapie individuelle ou de couple.

Mon approche est moderne. J’échange beaucoup avec mes clients. J’aime penser que j’outille les gens à mieux vivre leurs relations et non à les subir.

Aujourd’hui, nous discutons avec la jeune sexologue sur son travail et le rôle de la sexualité dans notre bien-être.

 

Quelle place occupe la sexualité dans la société d’aujourd’hui?

 

Je pense que nous sommes beaucoup plus ouverts qu’avant sur une foule d’enjeux. Il y a beaucoup de débats publics et les gens discutent plus librement qu’avant de sexualité. Par contre, consulter est encore tabou. Le mot « thérapie » est connoté. On l’associe à quelque chose de long, de lourd. On a tous des difficultés ; ceux qui consultent sont simplement plus proactifs à les régler.

 

Quels sont les problèmes observés chez les entrepreneurs, ou disons des gens qui ont une lourde charge mentale liée à leur travail?

 

Les gens très occupés négligent souvent leur vie sexuelle. Il est fréquent de constater des frustrations dans un couple où l’un est entrepreneur et l’autre salarié ou travailleur à temps partiel. L’un se sent délaissé par l’autre qui amène ses soucis professionnels au lit, a de la difficulté à être mentalement disponible, parce qu’obsédé par son entreprise ou projet. Celui-ci se sent de son côté incompris, souvent épuisé.

 

Beaucoup d’hommes et de femmes se forcent à avoir des relations pour répondre aux attentes de l’autre. Le sexe devient mécanique, il devient un devoir. Il faut éviter cela.

 

Les entrepreneurs célibataires manquent souvent de temps pour « dater ». Quand ils le font, ils sont souvent peu à l’écoute, crevé ou émotionnellement distant. Parfois ils aiment s’entourer d’entrepreneurs parce qu’ils se sentent mieux compris.

 

La panne de désir est fréquente quand le stress est trop élevé. Je pense qu’il faut savoir identifier les priorités du moment.

 

Ceci dit, je dresse un portrait un peu cliché sur les entrepreneurs. Beaucoup ont des relations épanouies.

 

Pour y arriver, il faut consacrer du temps à notre intimité (que ce soit le couple ou les rencontres entre célibataires). Il faut trouver des moyens de lâcher prise, d’apaiser le mental pour que vienne le désir. Cela peut passer par des loisirs, par exemple. Lorsque l’on alimente nos passions personnelles, notre confiance, notre forme physique, il y a un effet sur notre dynamique de couple et sur notre libido.

 

Que peut-on espérer comme résultat d’une thérapie chez un sexologue?

 

On travaille beaucoup les émotions dans la thérapie. Un problème sexuel est souvent le symptôme d’autre chose. Le psyché botte la sexualité quand il y a des problèmes plus graves.

 

Le travail que fait une personne dans mes séances, ses apprentissages à mieux gérer ses émotions, communiquer ses besoins, identifier ses « patterns » et résoudre ses conflits, elle peut le transposer dans d’autres sphères de sa vie. C’est souvent plus facile! Notre intimité est un lieu tellement sensible et chargé d’émotions, c’est normal que ce soit difficile de l’aborder, de l’analyser. C’est pour cela que les sexologues existent!

 

*Kanica Saphan a complété deux parcours de formation dans le cadre du Soutien aux femmes entrepreneures.