Samuel Therrien
co-fondateur de Fleexer
Alexandre Laberge
co-fondateur de Fleexer et diplômé de la Mesure de soutien au travail autonome
Alexandre Laberge et Samuel Therrien sont les deux 2 co-fondateurs de Fleexer, une plateforme Web « qui connecte des gens pour créer des équipes performantes et complémentaires en fonction de leurs compétences, autour de projets qui les passionnent. »
Avec 2 partenaires, 5 employés et une quinzaine de collaborateurs, la startup a vu le jour fin 2014.
Entrevue avec deux entrepreneurs complices
Racontez-moi l’histoire de Fleexer…
SAMUEL : Alexandre et moi on se connait depuis le cégep. On était un peu différents des autres étudiants : moi l’immigrant colombien avec mon accent latino et Alex un peu dans sa bulle à penser à dix mille projets. On a commencé à jaser et à partager notre vision du futur. On ne voulait pas travailler pour les autres, mais faire des choses pour améliorer la société.
Dès l’âge de 22 ans, les deux amis lancent plusieurs projets « moins impliqués disons à l’école que d’autres », de dire les entrepreneurs. Import-export, immobilier, événementiel, ils ont été parmi les premiers à apporter le concept 5@7 dans des spas nordiques, concept peu commun en 2007.
SAMUEL : On faisait un peu d’argent, mais on était frustré parce que ce n’était pas exactement ça qu’on cherchait!
ALEXANDRE : En 2013, en considérant le vieillissement de la population, on s’est rendus compte qu’il y avait un besoin énorme de collaboration. Le besoin de mettre les communautés en relation et de pouvoir donner l’occasion à ces gens de se réactiver professionnellement, de façon flexible en fonction de leurs compétences. Aujourd’hui, Fleexer a subi plusieurs pivots et le produit s’adresse plus au milléniaux et entrepreneurs, quoique les retraités soient toujours les bienvenues.
Comment avez-vous trouvé vos deux associés?
SAMUEL : Pour monter une plateforme Web pratique et qui allait être efficace à mettre en relation les organisations, les petites entreprises, les projets et individus et parce qu’on avait pas de compétences en programmation, on s’est mis à chercher des partenaires. On a déniché Diana et Javier, deux ingénieurs en technologie pour développer l’infrastructure de Fleexer.
ALEXANDRE : On ne les a pas recrutés de façon formelle, on a pris le temps de les connaître. Dès les débuts et parce que nous y voyions une belle fusion, on leur a proposé d’avoir des actions dans le projet. C’est un défi de trouver des gens compétents qui vont partager les valeurs de ton projet. C’est aussi ce que permet notre plateforme.
Comment rendre un projet d’économie collaborative rentable?
ALEXANDRE : C’est en effet là tout le challenge! (rires) Nous à la base, on avait aucun modèle d’affaires. On voulait répondre à un besoin : celui de constituer une équipe regroupant des compétences multidisciplinaires et complémentaires nécessaires à la réalisation de projets. Avec le temps on a développé la méthode de co-création qui consiste à développer avec des partenaires stratégiques tel que le Gouvernement Fédéral avec qui on a pu élaborer des modules spécifiques sur notre plateforme.
Le modèle d’affaires actuel comporte trois modèles de revenu SAAS permettant aux organisations de pousser la collaboration à un autre niveau selon leur type d’organisation.
SAMUEL : Sur Fleexer, une organisation peut tester la plateforme et y recruter des collaborateurs. Le service de base est gratuit, ce qui fait en sorte que beaucoup de startup l’utilise.
ALEXANDRE : Par exemple, C2 Montréal a utilisé notre plateforme afin de trouver des collaborateurs. HEC, Polytechnique et les associations étudiantes telles RETS et POLY-E supportent leur communauté entrepreneuriale respective, l’hôpital St-Justine privatise une partie de son portefeuille d’innovation avec leurs employés et ceux-ci peuvent collaborer avec d’autre organisations sur certains enjeux. La force de Fleexer réside dans le croisement de ces communautés pour créer des moments opportuns pour innover.
Hugo Francoeur, Directeur d’équipe et conférencier à L’École des entrepreneur commente :
Le SAAS, de l’anglais Software As A Service, est la « nuagification » d’un logiciel. Il permet de réduire le cout d’acquisition pour le client et assure une récurrence de revenu pour le fournisseur. De plus, les mises à jour étant toutes faites par le fournisseur en font des solutions stables et réduise les couts de support technique interne des clients.
La grande accessibilité de ces logiciels, par quiconque ayant une connexion internet, permet à la fois, un développement plus ouvert des logiciels eux-mêmes, mais aussi, une plus grande collaboration possible entre divers intervenants qui ont en commun l’utilisation d’un même service SAAS.
Parlez-nous de votre passage à l’École des entrepreneurs…
Deux d’entre nous quatre ont bénéficié de la Mesure de Soutien au travail autonome. Déjà 2 salaires sur 4 ont été comblés pendant un an. C’était super précieux comme aide! De plus, l’aide reçu par les formateurs qui avaient un historique entrepreneurial étaient très accessibles. On a pu apprendre de leur vécu dans le milieu des affaires.
Vous avez gagné plusieurs concours et bourses (récipiendaire de la bourse Accélérateur Banque National HEC, 2e place et prix coup de cœur Hackinghealth, Entreprise innovante incubé du concours ADRIQ, Programme d’aide à la recherche industrielle (PARI) – CNRC, Nouvelle entreprise au Gala des Amérique de la CCLAQ) , est-ce que vous avez cherché cela?
SAMUEL : Oui ! On a participé à énormément de concours, on a cherché cette visibilité. Les concours sont vraiment utiles, non seulement pour obtenir du financement, mais aussi pour pratiquer ses pitchs et trouver de nouveaux partenaires.