Avec près de 32 M$ de valeur de transactions en 2019 au Canada, et une moyenne de financement par campagne de plus de 7 000 $, le sociofinancement est un option de plus en plus utilisée pour financer un projet. (source)

Parmi ces nombreux projets, des entrepreneurs tentent de mettre un produit sur le marché ou de carrément financer le démarrage de leur projet d’entreprise. Certains réussissent, d’autres moins.

Si vous songez à monter votre campagne de crowdfunding, lisez ce qui suit. Cette introduction au sociofinancement vous aidera à faire les bons choix.

Quelle forme de sociofinancement pour mon entreprise ?

 

 

 

  • Le don : Le don consiste à donner à un projet sans obtenir de contrepartie, c’est-à-dire sans attente de rendement financier. Il s’apparente à la philanthropie. Les raisons qui motivent cette contribution sont un désir personnel de supporter une cause sociale ou d’appuyer la réalisation d’un projet. Pour faire honneur au don, le bénéficiaire peut faire un geste symbolique en retour qui prend la forme d’une reconnaissance. Il ne s’agit toutefois pas d’un acte d’échange de valeurs comme la vente ou le troc.

 

  • La récompense : Cette forme consiste à donner de l’argent à un projet en échange d’une récompense ou tout simplement du produit fini vendu par le bénéficiaire (on parlera dans ce cas de prévente). La forme de sociofinancement par la récompense et la prévente est sans doute la plus répandue. Le succès d’une campagne sera grandement influencé  par la qualité, l’originalité et l’attrait des récompenses offertes.

« Pour maximiser les chances de succès, prévoyez une structure de récompense qui permet à tout type de contributeurs d’aider votre campagne. En quelques mots, pensez à donner une petite récompense contre quelques dollars et à faire des forfaits plus volumineux pour offrir une récompense plus intéressante (et plus payante)! »

 

  • Le prêt (peer to peer lending) : Le prêt est une forme de prêt financé par les particuliers. Les conditions de remboursement et le taux d’intérêt sont convenus et diffèrent d’une plateforme à l’autre. Certains prêts ressembleront davantage à des prêts traditionnels (montant de remboursement, délai et taux d’intérêt fixes) alors que d’autres formules offriront beaucoup plus de flexibilité (l’entreprise rembourse lorsqu’elle est en mesure de générer des profits).

« Il faut savoir que le sociofinancement par l’endettement n’est pas encore au point au Canada. Il existe un vide juridique autour de ce type de sociofinancement. Puisque l’attrait principale d’une campagne de sociofinancement est la collaboration entre vous et votre marché, pensez à une manière de vendre un produit (ou un service) et ainsi, récolter les sommes nécessaires! »

 

  • L’investissement en capital (equity crowdfunding) : Cette forme consiste à investir de l’argent dans une entreprise en échange d’une participation en actions. L’investisseur obtient une rétribution financière via les dividendes versés et la plus-value réalisée sur la valeur des actions. Au Québec, cette forme de financement est encadrée par l’Autorité des marchés financiers (AMF). Toute personne proposant un investissement doit s’inscrire auprès de l’Autorité et se conformer aux exigences de la loi à ce sujet.

« Un élément clé à retenir, c’est qu’on devra gérer des actionnaires et qu’il s’agit d’un travail légal et administratif plutôt lourd pour une petite entreprise. »

Sociofinancement VS financement traditionnel

Au-delà des sommes d’argent recueillies lors d’une campagne, le sociofinancement vous permet de :

  • Tester et valider le marché avant de lancer la production
  • Utiliser la « communauté » comme groupe de discussion pour obtenir de la rétroaction et des conseils provenant du réseau rejoint par la campagne
  • Élargir le réseau de contacts et d’influence de l’entreprise
  • Bénéficier de visibilité et publicité supplémentaires grâce à la plateforme
  • Attirer des clients potentiels : susciter l’appropriation et un sentiment d’appartenance à votre projet par des contributeurs enthousiasmes
  • Limiter son risque financier en obtenant du financement à un coût (en argent) relativement bas et contrôlé.
  • Obtenir du financement, malgré le fait que notre entreprise ne soit pas admissible à un prêt bancaire
  • Conserver la propriété (et les profits) de l’entreprise dans le cas des campagnes de don, de récompense ou de prêt contrairement à une campagne de sociofinancement en capital

 

Quelques bémols

Monter sa campagne de sociofinancement :

  • Nécessite un important investissement (souvent sous-estimé) en temps et en énergie
  • Représente un processus relativement long (la campagne et sa préparation s’étend généralement sur plusieurs mois)
  • Exige une maîtrise des médias sociaux et de bonnes aptitudes en communications
  • Comporte un risque d’échec au cas où l’objectif fixé n’est pas atteint (image négative pour l’entreprise)
  • Peut être considéré comme peu rentable en considérant le ratio temps et argent investis VS le montant recueilli (en d’autres mots, il faut travailler très fort pour obtenir des sommes d’argent souvent modestes).

Résumons…

Si l’entreprise ne cherche que des fonds, que son propriétaire a accès à du financement traditionnel et que celui-ci est relativement pressé, l’option du sociofinancement n’est peut-être pas la meilleure.

Par contre, si l’entrepreneur cherche, au-delà des dollars, à valider l’intérêt des clients potentiels envers son produit, qu’il possède un intérêt pour les médias sociaux et surtout, qu’il est prêt à investir du temps dans sa campagne, alors le sociofinancement devient une option très intéressante.

 

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