Une bonne idée d’affaires surgit souvent face à une situation personnelle, un problème vécu. Elle apparaît comme une solution nouvelle en réponse à un besoin concret.

C’est exactement ce qui est arrivé à Soifiya Hassani, alors qu’elle cherchait à remédier aux problèmes de peau préoccupants de son fils qui avait à peine deux mois.

« J’ai essayé beaucoup de crèmes, et je n’étais pas convaincue par les conclusions du médecin pour finalement constater que peu de produits fonctionnaient et surtout, que beaucoup d’entre eux contenaient des ingrédients dangereux et controversés. »

Ses connaissances en chimie (Soifiya est formée en génie industriel) et son expérience comme professionnelle dans la recherche et développement des procédés chimiques et en chimie analytique l’ont poussée à mener des recherches plus approfondies.

 

En découlera la volonté de créer des produits de soins corporels 100% sains et naturels pour peau sèche, sensible.

Passer de l’idée à la concrétisation

« L’idée a mijoté plusieurs mois dans ma tête. J’attendais que ce soit le bon moment, car, avec des enfants en bas âge, je manquais de temps et d’espace mental. Finalement, il n’y a jamais de bons moments! (rires) Le confinement m’a donné l’occasion de ralentir et de me questionner sur mes valeurs et mes envies professionnelles. Cette idée d’entreprise s’est réactivée. »

Soifiya s’est inscrite à la Mesure de Soutien au travail autonome pour démarrer son entreprise.

 

« J’avançais dans mon projet en parallèle de mon travail. Au fil du temps, j’ai eu plein de signes d’encouragement. (Soifiya a été lauréate locale du défi OSEntreprendre, aussi choisie pour un programme d’incubation)  « Ça a pris beaucoup de temps et de développement en laboratoire pour que je trouve la bonne formule. Ma famille m’a beaucoup aidé pour tester les produits. »

 

 

Soins de Menea voyait le jour.  La marque offre des produits pour enfants et adultes. Elle est aussi inspirée des origines de Soifiya, les îles Comores, dans ses choix d’ingrédients traditionnellement utilisés dans ce pays et ailleurs sur le continent africain.

« Grâce à ma formation dans le cadre de la mesure de Soutien au travail autonome, je me suis sentie bien entourée dans mon processus de démarrage. Les rencontres individuelles avec un formateur qui nous suit, étape par étape, ont été d’un grand support. Ma formatrice m’a vraiment challengée. Elle a dit : « tu as assez fait de recherches, tu es prête à vendre tes produits. Go ! »  Elle m’a enlevé mes appréhensions. »

 

Sa bête noire ?

Soifiya avoue avoir eu de la difficulté à se mettre au-devant pour faire connaître son entreprise: « De nos jours on n’achète pas juste le produit, mais aussi les motivations et l’histoire de l’entrepreneur derrière une marque »

Croyez-moi que ce n’est pas l’impression qu’elle dégage aujourd’hui, avec son grand sourire et son éloquence à nous parler de son parcours de maman entrepreneure.

 

Les défis à venir 

« Je suis dans une phase de commercialisation. Je vends essentiellement en ligne, mais je fais des démarches pour trouver des points de vente dans les boutiques naturelles. »

Elle avoue que, depuis qu’elle est devenue travailleuse autonome, l’entreprise prend beaucoup de son temps et de ses pensées.

« Je me sens tellement impliquée dans ce projet, c’est presque comme un 3e bébé ! C’est beau, mais exigeant à la fois ! »